Fréquemment à couteaux tirés, le président somalien et son Premier ministre se sont retrouvés pour dénoncer avec vigueur des accords de production pétrolière avec une société américaine annoncés samedi par leur ministre du de l’Energie.
Le ministre somalien du Pétrole et des Ressources minérales Abdirashid Mohamed Ahmed avait annoncé samedi la conclusion avec la société Coastline Exploration Ltd de sept accords de production partagée (PSA) couvrant des blocs d’exploration offshore en eau profonde.
Le ministre avait parlé de « grand moment » pour la Somalie, un des pays les plus pauvres du monde et en proie depuis des décennies à des troubles de multiples natures, et notamment à une rébellion jihadiste meurtrière.
« Les programmes d’exploration sismique indiquent que la Somalie a la possibiité de devenir un important pays producteur de pétrole et de gaz », s’était réjoui le ministre dans un communiqué en assurant que les PSA conclus avec Coastline Exploration auraient « un effet positif immédiat pour le pays », en générant des dizaines de millions de dollars de revenus.
Mais quelques heures plus tard, tant le président Mohamed Abdullahi Mohamed, alias Farmajo, que le Premier ministre Mohamed Hussein Roble déclaraient ces accords « illégaux ».
Cette annonce, a souligné le cabinet du président, contrevient au décret qui interdit la signature de tout accord avec une entité étrangère durant la période des élections.
« En conséquence, l’accord qu’a signé le ministre est nul et non avenu », affirme le président dans un communiqué.
Le Premier ministre a de son côté jugé cet accord « illégal et inacceptable » et assuré sur Twitter qu’il prendrait « toutes les mesures nécessaires pour protéger les ressources nationales ».
La Somalie est plongée depuis de long mois dans un processus électoral qui a porté le président Farmajo et son Premier ministre au bord de la rupture à plusieurs reprises.
Coastline, basée à Houston, au Texas, avait qualifié l’accord somalien de « moment décisif » pour la Somalie qui n’est toujours pas producteur d’hydrocarbues bien que les explorations aient commencé dans les années 50.
« La Somalie détient les plus importants ensembles de bassins inexplorés en eau tempérée dans le monde », avait souligné le directeur exécutif de la compagnie américaine W. Richard Anderson dans un communiqué.
Afrika Stratégies France avec France 24