Pour la première fois depuis le début de la guerre au Soudan, il y a 17 mois, l’armée soudanaise a lancé, ce jeudi 26 septembre, une offensive majeure visant à reprendre le contrôle de la capitale. Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dominaient jusque-là la majeure partie de la capitale et sont installés dans le palais présidentiel depuis le début de la guerre. Au début de cette opération, l’armée a repris le contrôle de trois ponts clefs menant vers Khartoum. Ils sont postés aux entrées de la ville et combattent pour atteindre le cœur de Khartoum.
Appuyés par des frappes aériennes intenses, des tirs de drones et des tirs à l’artillerie lourde et moyenne, l’armée soudanaise continue sa progression, pour le deuxième jour consécutif, dans Khartoum. Objectif : chasser les FSR de la capitale et reprendre le palais présidentiel qu’elles occupent dès les premiers jours de la guerre en avril 2023.
Les combats acharnés se sont concentrés aujourd’hui sur plusieurs axes, comme le pont de Halfaya, le quartier Faou, le marché central de Khartoum ou le quartier Mogren à l’ouest du centre.
Réplique des FSR sur Omdourman
Les positions des FSR dans le secteur de la raffinerie de pétrole El Jili, à Halfaya, à Bahri ainsi qu’au niveau du palais présidentiel ont été bombardées. Des blindés venant d’Omdourman se sont positionnés à Bahri entre autres. Les FSR ont répliqué à l’attaque en frappant les bases de l’armée à Omdourman, où six morts sont tombés, selon le ministère de la Santé suite à ces frappes.
« Ils ne visent pas vraiment les militaires, mais plutôt les civils pour les obliger à quitter les lieux sûrs et leurs maisons, explique Hassan Huzeifa, un professeur de français qui a dû fuir le Soudan. L’objectif est clair : les intimider. En fait, les milices du FSR visent exprès les zones sûres. Par exemple, la ville d’Omdourman, qui était jusqu’ici un endroit sûr, est maintenant encerclée. ll y a une base militaire dans le nord d’Omdourman. Et maintenant les milices bombardent les zones autour de cette base. »
En février 2024, l’armée soudanaise avait réussi à reprendre des grandes parties d’Omdourman, ville adjacente intégrée dans la capitale. Les civils y sont revenus depuis et la vie a repris son court. Désormais, 6 millions de personnes y habitent.
Cette offensive intervient alors que le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhan a accusé vendredi devant le Conseil de sécurité les FSR d’entraver les efforts de paix. Dénonçant un complot régional et international qui vise à détruire le Soudan et à changer le pouvoir par la force.
Afrika Stratégies France avec RFI