« Des discussions pré-négociations » doivent commencer à Jeddah à propos du conflit au Soudan. La rencontre aura lieu, selon l’Arabie Saoudite, en présence « de représentants des forces armées soudanaises et des Forces de Soutien Rapide (FSR) ». Cette initiative saoudo-américaine vise à « réduire les niveaux de tension » au Soudan.
Sur le plan diplomatique, les initiatives des différents blocs se multiplient. La dernière en date vient des États-Unis et de l’Arabie Saoudite. Tous deux ont annoncé des discussions « pré-négociations» pour faire finalement respecter une trêve. Ils exhortent les belligérants à « s’impliquer activement » mais n’ont toujours pas indiqué si ces discussions avaient débuté.
Ces deux pays semblent vouloir prendre le pas sur les initiatives régionales. Quatre jours plus tôt, l’Igad, l’organisation régionale est-africaine, a indiqué par l’intermédiaire du Soudan du Sud avoir obtenu « un accord de principe » des belligérants pour des pourparlers de paix. Sans préciser depuis la date, ni le lieu des discussions.
Quant à la Ligue arabe, plusieurs ministres de ses 22 pays membres ont prévu de plancher demain au Caire sur le « dossier soudanais ».
Les combats se poursuivent
Pendant ce temps, trois semaines jour pour jour après le début du conflit, les combats n’ont pas cessé à Khartoum. Les habitants vivent toujours au rythme du conflit. Une habitante de l’ouest de la capitale rapporte voir une épaisse fumée noire dans sa rue, après avoir entendu plusieurs frappes aériennes.
La nouvelle trêve, entrée en vigueur le jeudi 4 mai, n’a pas tenu, comme les précédentes. Dans la journée, les Forces de soutien Rapide et l’armée régulière se sont mutuellement accusées d’avoir attaqué le convoi de l’ambassadeur turc au Soudan. On ne sait pas encore s’il y a eu des victimes.
Sur le terrain, les combats qui entrent dans leur quatrième semaine ont fait quelque 700 morts, selon l’ONG ACLED qui recense les victimes de conflits. Ils ont aussi fait 5 000 blessés, 335 000 déplacés et 115 000 réfugiés, d’après l’ONU. Vendredi, ils ont tué 12 civils à el-Obeid, à 300 km au sud de la capitale, selon le syndicat des médecins.
Au-delà des victimes directes, ce conflit fait progresser la faim, un fléau qui touchait déjà un tiers des 45 millions de Soudanais. Selon l’ONU, entre 2 et 2,5 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de malnutrition aiguë d’ici six mois si les combats continuent.
Afrika Stratégies France avec RFI