Soudan: l’inquiétude du Premier ministre Hamdok face à la montée de la tension

Le cabinet du Premier ministre a annoncé, ce lundi 18 octobre 2021, la mise en place d’une « cellule de crise » pour tenter de faire baisser les tensions. Ce même jour, des manifestants ont encore tenu un sit-in devant la présidence pour réclamer la chute du gouvernement de transition. Sous pression, Abdalla Hamdok estime que le Soudan traverse sa crise politique « la pire et la plus dangereuse » de l’après Béchir.

C’est au cours d’une réunion ministérielle convoquée en urgence et alors que la police dispersait à coup de gaz lacrymogène des manifestants réclamant la dissolution du gouvernement, que le cabinet du Premier ministre a annoncé la mise en place de cette cellule de crise.

Elle doit être composée de six membres, censés représenter toutes les parties à la crise en cours : deux hauts gradés militaires et quatre représentants choisis parmi les différentes composantes du bloc civil de la transition. Un bloc au sein duquel deux camps se font désormais face.

D’un côté, il y a ceux qui continuent de réclamer un transfert rapide vers un pouvoir qui serait uniquement civil. De l’autre, un bloc qui a fait dissidence récemment et qui réclame depuis plusieurs jours maintenant que le pouvoir soit remis aux militaires, contrairement à ce que prévoit la feuille de route de la transition.

L’objectif affiché de cette cellule de crise est donc de rétablir le dialogue et de sauver « la transition démocratique et civile », selon le communiqué du cabinet du Premier ministre. La prochaine étape de ce bras de fer doit se tenir jeudi à Khartoum, où les partisans d’un transfert de pouvoir aux civils ont prévu une manifestation.

Le spectre d’une transition qui serait récupérée par les militaires inquiète de plus en plus les partenaires internationaux du Soudan. Lundi, les États-Unis ont annoncé que dorénavant toute aide militaire au Soudan devrait être approuvée par le gouvernement civil.

Afrika Stratégies France avec RFI Afrique

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