À la suite du rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la RDC affirmant que le Rwanda a lancé ces derniers mois des interventions militaires sur le sol congolais et a fourni des renforts de troupes au M23, les critiques s’abattent sur les choix stratégiques de Félix Tshisekedi. Dans la classe politique en général et dans l’opposition en particulier, on attend un changement de posture de la part du gouvernement.
Pour le député national Juvénal Munubo, membre de la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, ce rapport démontre une fois de plus l’importance du rôle des Nations unies dans le rétablissement de la paix dans la région. Il en veut pour preuve le fait que le travail du Mécanisme conjoint de vérification élargie de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs n’a pas suffi. Il a fallu l’intervention des experts des Nations unies pour rendre publiques les preuves de l’implication rwandaise dans la résurgence du M23.
Selon lui, le gouvernement, avec ce rapport, doit saisir les juridictions internationales. Au niveau diplomatique, il considère qu’il faut réévaluer la mise en œuvre de la feuille de route du processus convenu à Luanda, entre Kigali et Kinshasa.
De son côté, le député Delly Sesanga, de l’opposition, président du parti Envol, considère que les approches bilatérales de Félix Tshisekedi vis-à-vis du Rwanda et de l’Ouganda ont été hasardeuses et stériles, entreprises dans l’unique but de tenter de compenser le manque de légitimité intérieure du régime. Il dénonce « une approche économico-commerciale, mal pensée, mal planifiée et mal programmée ». Selon lui, il faut davantage prendre en compte la diplomatie multilatérale pour une stabilité globale de la sous-région. Il insiste aussi pour un rôle plus important de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui s’est toujours impliquée en faveur de l’intégrité territoriale de la RDC.
Pour sa part, Martin Fayulu, ex-candidat a la présidentielle, accuse le gouvernement « d’être dans la distraction » et attend de lui des mesures fermes, comme l’expulsion dans l’immédiat de l’ambassadeur du Rwanda en poste à Kinshasa. Il évoque également l’urgence à réformer l’armée congolaise et de lui doter des plus de moyens.
Afrika Strategies France avec RFI