Il est le directeur de cabinet de Kouadio Konan Bertin (Kkb). Spécialiste de Stylistique et de rhétorique, Théodore Konimi enseigne à l’université de Cocody, commune d’Abidjan. Membre du bureau politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), il a, comme de nombreux cadres du parti lâcher Henri Konan Bédié pour Kkb. En marge de l’investiture du candidat, il a répondu, à Abidjan, aux questions de Afrika Stratégies France. Précis et concis, ses qualités de rhétoricien et sa pédagogie d’universitaire apparaissent tout au long de l’entretien. Interview !
Vous êtes le directeur de cabinet de Kouadio Konan Bertin (Kkb), l’un des quatre candidats à la présidentielle du 31 prochain en Côte d’Ivoire. Quelles sont selon vous les qualités qui permettent à votre candidat de pouvoir diriger demain ce grand pays de l’Afrique de l’ouest ?
La principale qualité de mon candidat c’est le courage. Ensuite, la constance, la cohérence et la détermination. A chaque fois qu’il a fallu partir au combat pour ses convictions, il l’a fait avec abnégation. Quoi qu’il lui en ait couté. Il a aussi une longue expérience politique et a résisté à la perversion du pouvoir. Il est animé par un immense désir de servir et non de se servir. Il y a en lui une construction de paradigme d’héroïsation, qui depuis le coup d’état de 1999 l’a positionné jusqu’à ce jour comme étant le meilleur label politique de sa génération. Son attitude pendant toutes ses péripéties n’a eu pour fondement que son audace.
Votre candidat a promis faire une campagne électrique et à l’américaine. Est-ce qu’on savoir sa stratégie pour mailler tout le pays ?
Nous comptons sur les volontaires. Comparé aux autres candidats nous avons peu d’argent. Notre force ce sont ces milliers de jeunes gens qui veulent le changement et viennent à nos côtés. Notre candidat se rendra dans toutes les régions pour écouter et dire son projet. C’est dans ses rencontres avec les populations que tout se jouera. L’image de soit qu’il ne cesse de construire fait étale de sa finesse politique et influence l’opinion en sa faveur.
Est-ce que votre candidat entretient de bonnes relations avec les autres afin de pouvoir compter sur eux pour un éventuel second tour ? Au cas où il y serait ?
Une élection c’est affirmer des valeurs et un projet. On s’oppose mais on n’est pas obligé de se détester. A titre personnel Kkb a du respect pour ses adversaires. Il n’a de problème avec aucun d’entre eux. Pour le second tour, on en parlera après le premier et je sais qu’il y sera sans aucun doute parce qu’il y va pour gagner. Kkb a toutes les chances de son côté.
Une élection présidentielle est une affaire de gros sous en Afrique. Votre candidat n’a pas été récemment aux affaires. Comment fera-t-il face aux besoins du nerf de la guerre ?
Votre question laisse penser que ceux qui ont été hier ou aujourd’hui aux responsabilités se sont enrichis grâce à leur pouvoir. C’est bien contre cela que nous voulons nous battre. La corruption mine notre pays. Nous voulons en finir avec la Côte d’Ivoire des copains et des coquins. Pour ce qui est de notre manque d’argent et bien nous le compenserons par un renfort d’énergies !
Kkb se présente comme un planteur, fils de paysan. Il est assez humble sur son brillant parcours académiques. Qu’en est-il de son profil ?
C’est un homme du peuple. Il est d’une famille de planteurs et fruit d’un métissage éthique, Baoulé et Dida (groupes ethniques du centre de la Côte d’Ivoire, Ndlr). Il aime bien mettre en avant ces origines modestes. En politique il n’a qu’un maitre, Félix Houphouët-Boigny qui est pour lui un exemple indépassable. Il voulait, par dessus tout, la paix. Une paix à laquelle notre candidat est tant attaché. Nous voulons en finir avec les petits chefs de guerre. En Côte d’Ivoire nous avons des adversaires mais pas d’ennemis et la paix est notre ambition première. S’agissant de parcours académique, il est titulaire d’une maîtrise en allemand option communication d’entreprise obtenue à l’université de Cocody dans laquelle j’enseigne d’ailleurs. Un excellent parcours. Mais son atout phare, c’est son parcours politique de militant au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) dont il a présidé la jeunesse de longues années durant.
Propos recueillis à Abidjan par la rédaction de Afrika Stratégies France