En Tunis, le mouvement Ennahdha était réuni en conclave, le conseil de la Choura, mercredi 4 août. La principale force de l’Assemblée nationale – gelée depuis les mesures exceptionnelles prises par le président le 25 juillet dernier – tente de s’affirmer dans ce contexte politique compliqué. Ce jeudi matin, le parti a publié un long communiqué pour exprimer ses différentes positions.
Ennahdha y affirme comprendre la colère populaire en particulier chez les jeunes. Le parti dit s’inquiéter du vide gouvernemental et appelle à former un gouvernement capable de traiter les priorités sanitaires, économiques et sociales. Le parti d’opposition à Kaïs Saïed appelle à un retour rapide à l’État de droit et à la levée du gel des activités du Parlement.
Le parti islamo-conservateur se dit inquiet face aux arrestations qui ont eu lieu ces derniers jours et aux poursuites judiciaires de civils par les tribunaux militaires. Il souhaite l’ouverture d’un dialogue national et appelle à la vigilance et à la lutte pacifique.
Remplacer Ghannouchi…
Les discussions de la Choura se sont tenus jusqu’au petit matin. Ennahdha est actuellement très divisé. Certains membres du parti ont même annoncé sur les réseaux sociaux s’être retirés du conseil.
Une frange du mouvement souhaite même voir Rached Ghannouchi à la tête d’Ennahdha depuis 30 ans être remplacé. Il est considéré par certains comme le responsable des blocages politiques actuels. Âgé de 80 ans, l’homme politique a souffert d’un malaise le week-end dernier. Il s’est rendu à deux reprises à l’hôpital alors qu’il se remet tout juste du Covid-19.
Afrika Stratégies France avec RFI Afrique