A la suite de propos racistes du président tunisien, plusieurs communautés de l’Afrique subsahariennes ont fait objet d’attaques discriminatoires et violentes de la part de Tunisiens. La Côte d’Ivoire qui compte entre 10.000 et 12.000 ressortissants dans le pays a vite organisé le retour volontaire de ceux qui le souhaitent. Alors que l’opération se déroule à merveille, Amadou Coulibaly en fait le point.
Des images de violences, de cris d’alarme, des publications de médias relayées par des réseaux sociaux, la toile a été en ébullition fin février. Et pour cause, des tunisiens s’en sont pris à des populations noires d’Afrique qui vivent sur leur territoire. Des violences parfois instrumentalisées par la police et les autorités publiques au point de susciter des réactions vives de l’Union africaine. Rapidement, des ivoiriens ont fait appel à leur pays pour les rapatrier. Une option portée à bras le cœur par le gouvernement, à l’initiative rapide d’Alassane Ouattara. Alors que l’opération se déroule à merveille et que plusieurs centaines d’ivoiriens sont rentrés au pays, Amadou Coulibaly fait le point. Au journal télévisé du 03 mars, le porte-parole du gouvernement donne chiffres et précisions.
Plusieurs centaines
Les chiffres évoluent très vite puisque plusieurs ponts aériens ont été lancés par Air Côte d’Ivoire. Le 03 mars lors de son passage à la télévision nationale, Amadou Coulibaly annonçait le départ imminent de « 145 Ivoiriens sur 500 présélectionnés candidats au retour au pays« . Depuis et selon plusieurs sources concordantes, un millier de personnes veulent rentrer et plus de la moitié est déjà à Abidjan. Le porte-parole du gouvernement a précisé que « des bus de la Sotra ont été mobilisés pour transporter les arrivants qui vont passer par un site de transit aménagé à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) à Marcory« , pendant trois jours au maximum, en vue de leurs prises en charge médicale et psychologique. Dès le 4 mars, les premiers ivoiriens en provenance de Tunis ont été accueillis par le Premier ministre en personne. Aux pieds de l’avion, Patrick Achi les a assuré de « l’accompagnement du gouvernement » et ce d’autant que le chef de l’état a donné des consignes fermes d’aides diverses systématiques pour chacune des personnes concernées.
Ouattara attentif et généreux
À leur arrivée ils bénéficieront de 160 000 Fcfa, environ 250€ versés immédiatement et par personne pour regagner leurs familles en attendant d’être recontactés pour bénéficier de l’aides spécialisées annoncées en Conseil des ministres, le 1er mars 2023. « La situation est calme et l’on n’a enregistré aucun blessé parmi les Ivoiriens qui sont arrivés à l’ambassade« , a assuré le porte-parole du gouvernement. Selon Coulibaly,
« L’urgence est de préserver les vies de nos compatriotes« . Amadou Coulibaly a précisé que le Chef de l’État qui suit de près la situation de ses compatriotes en Tunisie, a débloqué 275 millions de F cfa pour accompagner déjà les personnes qui sont présentement à l’ambassade ivoirienne en Tunisie. Plusieurs programmes de réinsertion socioprofessionnelle mis en place par le ministère de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du service civique leur profiteront prioritairement. Alassane Ouattara a apporté un appui financier de plus d’un milliard de Fcfa pour soutenir ses concitoyens et pour faciliter la réintégration de ceux qui reviennent en Côte d’Ivoire. Une attention particulière du président qui conforte l’efficacité avec laquelle la Côte d’Ivoire réussit cette opération pendant que d’autres pays n’ont pris aucune initiative.
La situation sur le terrain
Globalement, tout est allé très vite pour les ivoiriens. Selon nos contacts sur place, « c’est le pays qui a réagi le plus rapidement et surtout, c’est aussi celui qui a rapatrié le plus grand nombre« . A ce jour, plus d’un millier d’ivoiriens ont demandé à retourner dans leur pays. A côté, plusieurs centaines, « au moins 500 » selon une source consulaire, n’ont pu prouver leur citoyenneté ivoirienne. Cela à cause de recours récurrents de Guinéens, Maliens et Burkinabés aux faux documents ivoiriens. Sur place à Tunis, après le passage en urgence du président en exercice de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), la situation s’est calmée. Mais plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées dans la rue selon un constat d’Afrika Stratégies France, chassés par leurs propriétaires. Et dans les rues de Tunis, les subsahariens se sont faits rares. Ces derniers jours, les étudiants ont bénéficié du soutien de leur écoles hôtes alors que depuis le début de la crise, la société civile tunisienne leur apporte tout son soutien.
Afrika Stratégies France