A 93 ans, l’ancien pape va de moins en moins bien. Ses problèmes de nerfs se sont aggravés ces derniers mois et la mort, début juillet, de son frère à laquelle s’ajoute l’érysipèle, une dermo-hypodermite bactérienne aiguë dont il souffre l’éprouvent énormément. L’allemand fait de moins en moins de balades dans les « Jardins du Vatican » au cœur desquels se trouve le monastère Mater Ecclesiae où il vit.
Ce lundi 3 août, le Vatican a essayé de rassurer sur son état de santé. «Les conditions de santé du pape émérite ne sont pas source d’inquiétudes particulières, sinon celles entourant une personne âgée de 93 ans en train de surmonter la phase la plus aiguë d’une maladie douloureuse, mais non grave», précise son secrétaire personnel Mgr Georg Gänswein, cité par la Salle de presse du Vatican. A 93 ans, il est évident que l’ancien souverain pontife se porte de moins en moins bien. C’est Peter Seewald, concitoyen de Benoit XVI et l’un de ses biographes qui a lancé une alerte sur la santé de l’ex Pape «désormais extrêmement fragile (…). Ses capacités intellectuelles et sa mémoire ne sont pas affectées, mais sa voix est à peine audible». L’assurance du Saint-Siège n’a pas l’air de calmer les inquiétudes d’autant que quelques heures plus tard, le diocèse de Ratisbonne dont dépendait le l’abbé Joseph Ratzinger a appelé à prier pour celui qui a démissionné du trône de Saint Pierre depuis 2013.
Un état général fragile
A l’époque de sa démission, en février 2013, son état de santé fragile faisait partie des raisons évoquées par la presse spécialisée. Retiré dans un Monastère au sein du Vatican, Benoit XVI n’a quitté l’Italie qu’une seule fois, en juillet dernier, pour aller rendre visite à Georg, son frère aîné peu avant son décès. Un voyage qui a nécessité un avion spécial mis à disposition par l’Italie pour, selon plusieurs sources religieuses, « rendre le moins désagréable possible le trajet » entre l’Italie et l’Allemagne. Depuis son retour au Vatican le 22 juin, son état de santé est de moins en moins luisant. L’érysipèle contre lequel il luttait depuis de nombreuses années l’a rendu fébrile. L’ancien pape doit aussi faire face à la mise à l’écart « temporaire » supposée de son secrétaire particulier ainsi qu’un agacement du pape actuel par la sortie de « Des profondeurs de nos cœurs », un livre sur le célibat des prêtres qu’il a cosigné avec le Cardinal Sarah. L’ouvrage porte les empreintes très traditionalistes connues chez Benoit XVI sur les questions de doctrine. Depuis trois ans, le pape allemand a aussi de plus en plus besoin d’assistance dans sa vie du quotidien et ne peut plus participer à l’eucharistie qu’en écoutant, assis, la messe. Dans cette épreuve évidente de fin de vie, l’évêque émérite de Rome sait compter sur son successeur qui l’a d’ailleurs autorisé à continuer à porter la soutane et la calotte blanches, signes exclusivement réservés au vicaire du Christ pendant son règne.
L’oreille attentive de François
Depuis son départ du trône pétrinien, l’allemand a toujours su compter sur la proximité et l’écoute de son successeur. François prend de ses nouvelles régulièrement, lui rend visite une ou deux fois par an et le prend chaque semaine au téléphone. Même si la voix de l’ancien pape est de moins en moins audible. Une partie de la résidence de Castel Gandolfo a été aménagée pour permettre à Joseph Ratzinger d’y passer de longues semaines chaque année. La présence de Mgr Georg Gänswein à ses côtés comme secrétaire particulier est une manière pour François de laisser son prédécesseur entre de bonnes mains. Préfet de la Maison pontificale, cet archevêque d’origine allemande lui aussi, très « rigoureux et sensible » est proche de Benoit XVI depuis 1996 où le Cardinal Ratzinger l’appelle à la Congrégation pour la doctrine de la Foi qu’il présidait.
Samedi dernier, Peter Seewald est allé présenter à Benoit XVI sa biographie au Vatican où il a été reçu par son hôte. «Lors de cette rencontre, le pape émérite, en dépit de sa maladie, s’est montré optimiste » selon Seewld à qui il a promis de « rependre la plume s’il retrouve sa santé ». Perspective peu probable pour Benoit XVI qui est le seul pontife démissionnaire depuis 600 ans. Celui dont le secrétaire particulier disait, il y a deux ans, qu’il « s’éteignait lentement » souhaite des funérailles « aussi simples que possible« , dans la prière et le recueillement.
MAX-SAVI Carmel, Afrika Stratégies France