Dans une scène abondamment commentée sur les réseaux sociaux, le pape François cherchait à éviter, lundi, que les fidèles embrassent son anneau au sanctuaire de Lorette. Il met en avant, à travers une déclaration de son porte-parole, l’hygiène afin d’expliquer cette réaction de rejet quand les fidèles essayaient d’embrasser son anneau.
Pourquoi le pape semblait-il refuser que des fidèles lui baisent la main ? La question agitait les milieux religieux et nourrissait de multiples théories et commentaires. Le Vatican a précisé la raison ce jeudi. Ce geste surprenant aurait été motivé par sa volonté de ne pas propager des microbes entre fidèles. « Le pape m’a dit que le motif pour lequel il ne permettait pas le baiser à Lorette était l’hygiène. Pas pour lui, mais pour éviter la contagion quand il y a de longues files de personnes. Personnellement, lui aime embrasser les gens », a expliqué jeudi le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Alessandro Gisotti.
Un montage vidéo d’un moment de sa visite lundi au sanctuaire de Lorette, dans le centre de l’Italie, est devenu « viral » sur les réseaux sociaux. Alimenté au départ par les commentateurs les plus traditionalistes de l’Église, à l’attaque contre le pape, il a suscité toutes les interprétations.
Une scène qui fait débat
Les images montrent clairement qu’il goûte peu les baisers sur son anneau, assortis de courbettes, tentés par une longue file de fidèles à la fin d’une messe. Il retire sa main avec une certaine brusquerie tout en souriant aux pèlerins, qu’il semble vouloir expédier au plus vite. Des malades l’attendaient il est vrai ensuite dans une autre partie du sanctuaire. Avant cette séquence, la vidéo montre un pape prenant plus de temps à saluer des dizaines de capucins, puis des religieuses. Certains lui serrent la main, d’autres l’embrassent, quelques-uns baisent son anneau pontifical. Les génuflexions sont déconseillées aux visiteurs par les membres du protocole du pape François, qui ne les apprécie pas, à l’instar de son prédécesseur Benoît XVI.
L’Argentin Jorge Bergoglio, qui aime les contacts simples et francs avec les fidèles, serre toutes les semaines des centaines de mains, ne fuit pas les longues embrassades et les baisers sur la joue. Un contact avec des milliers de microbes potentiels qui ne semble donc aucunement l’effrayer pour lui-même. La bague au centre de toutes les interrogations cette semaine n’est pas « l’anneau du pêcheur » en argent doré que François a reçu lors de sa messe d’installation et qui symbolise le pouvoir papal. Il s’agit de l’anneau reçu lors de son ordination épiscopale en 1992 à Buenos Aires, relève le journal français La Croix, son « anneau de pêcheur » se trouvant sous la garde de la secrétairie d’Etat.
Selon les explications d’un prélat contacté par Afrika Stratégies France, l’anneau du pêcheur est un sceau privé du Pape qui scelle et authentifie des documents. Il représente Saint Pierre, pêchant dans sa barque, d’où son nom. Chaque pape en reçoit un à l’inauguration de son pontificat et il est rendu inutilisable à sa mort ou à la renonciation par le cardinal camerlingue. Si Benoit 16 a été le premier pape depuis le XIXe siècle à en porter, François l’a laissé, comme plusieurs de ses prédécesseurs, auprès de la secrétairerie d’Etat d’autant que ne servant plus aujourd’hui à sceller, l’anneau est plus symbolique qu’utile.
Afrika Stratégies France (avec l’Afp)