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Au Burkina Faso, l’opposition exige des mesures urgentes face au terrorisme

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Le chef de file de l’opposition burkinabè, Eddie Komboïgo, a exigé, mardi, des « mesures urgentes » face à la recrudescence d’attaques jihadistes et la dégradation constante de la situation sécuritaire dans le pays. L’opposant a menacé le président, Roch Marc Kaboré, d’importants mouvements contestataires si aucune amélioration n’est effective d’ici un mois. 

Régulièrement confronté à des groupes terroristes affiliés au groupe État islamique (EI) et à Al-Qaïda visant civils et militaires depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une recrudescence d’attaques jihadistes ces derniers mois. Une situation insoutenable pour l’opposition burkinabè qui a exigé, mardi 9 novembre, des « mesures urgentes » face à la « dégradation de la situation sécuritaire », menaçant de descendre dans la rue pour réclamer la « démission immédiate du chef de l’État ».

« L’opposition politique voudrait solennellement, face à la dégradation continue de la situation sécuritaire, alimentaire et économique dans notre pays, exiger la prise de mesures urgentes, adéquates et vérifiables », a déclaré son chef de file, Eddie Komboïgo, lors d’une conférence de presse.

« Si dans un délai d’un mois, rien de sérieux et de concret n’est entrepris pour maîtriser la situation sécuritaire, l’opposition politique (…) appellera à des manifestations fortes pour exiger purement et simplement la démission du chef de l’État et de son gouvernement », a ajouté Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti au pouvoir, tout en réaffirmant son esprit républicain dans ses démarches et approches.

« L’opposition reste démocrate et démocratique, républicaine. Nous ne sommes pas des putschistes, il faut le noter pour de bon. C’est un peuple qui a élu un pouvoir le 22 novembre dernier. Nous sommes une opposition républicaine, nous dénonçons ce qui ne va pas et nous faisons des propositions », a-t-il clarifié.

Dans ses revendications, il a notamment demandé que l’armée soit dotée de « matériel de combat mieux adapté », que les frontières terrestres – fermées depuis mars 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 – soient rouvertes et que le gouvernement achète des « vivres sur le marché international pour parer à la famine ».

Selon le Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA), les conflits, déplacements de population et les difficultés économiques ainsi que la pandémie risquent de faire plonger près de trois millions de burkinabè dans la « crise alimentaire », voire « pire », cette année.

Début juillet, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté dans différentes villes du Burkina Faso à l’appel de l’opposition pour protester contre l’insécurité.

Zone des « trois frontières »

Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à des attaques jihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l’est, proches du Mali et du Niger, pays également confrontés aux opérations des jihadistes armés.

Quasiment chaque semaine, des militaires ou des civils sont tués dans des attaques. Lors de la dernière en date, celle du 2 novembre, une dizaine de civils ont été tués par des jihadistes présumés dans le nord du pays, près de la frontière avec le Niger.

La crise sécuritaire au Sahel s’est étendue à plusieurs pays voisins du Mali, notamment au Niger et au Burkina Faso. En 2021, le bureau humanitaire de l’ONU a recensé près de 300 incidents ayant causé la mort de 650 personnes dans cette zone sensible, pointant du doigt une augmentation des attaques jihadistes.

Les violences, parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ont fait environ 2 000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leurs foyers, principalement dans le nord du Burkina Faso.

« La tête de notre Faso est chroniquement absente et quand le navire est sans capitaine, le naufrage est inévitable », a critiqué, mardi, Eddie Komboïgo, estimant que son pays « n’a jamais été aussi malade que sous le régime du président Roch Marc Christian Kaboré ».

La semaine dernière, le gouvernement avait lancé un appel à un « sursaut patriotique » et une mobilisation des forces armées pour une « offensive décisive » contre les groupes jihadistes.

« Je demande aux forces armées nationales de se mobiliser pour lancer l’offensive décisive en vue de reprendre le contrôle de tout le territoire national », avait enjoint le général Simporé, lors de la commémoration du 61e anniversaire de la création de l’armée burkinabè.

Appel au soutien international

Lors de la conférence de presse donnée mardi, le parti d’opposition a également interpellé la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’Union africaine et l’ONU, les appelant « à s’impliquer fortement dans la recherche de solutions urgentes et efficaces » avec les peuples afin d’endiguer l’insécurité galopante.

« L’opposition en appelle également à la Cédéao, à l’ouverture urgente des frontières terrestres de tous les pays membres afin de faciliter la circulation des personnes et des biens et de stopper l’asphyxie économique qui se profile à l’horizon. Nous voulons une Cédéao des peuples et non une Cédéao des chefs d’État », ont conclu les conférenciers.

Afrika Stratégies France avec  France 24

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