Le Syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique (Seca), initiateur du mouvement « on a trop supporté » (OTS) et qui avait été à l’origine il y a deux ans d’une paralysie partielle du système éducatif par une grève largement suivie, renouvelle ses revendications pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. C’était hier à Yaoundé au cours d’une conférence de presse au cours de laquelle les responsables de ce syndicat ont pressé le gouvernement à réagir, au risque, ont-ils prévenu, d’un nouveau débrayage.
Avec notre correspondant à Yaoundé, Polycarpe Essomba
Une conférence de presse, comme pour avertir de l’imminence d’une nouvelle grève . Car, d’après les principaux leaders du Syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique (Seca), la colère est profonde dans les rangs des enseignants camerounais, peu satisfaits du degré de prise en compte de leurs revendications. Et, au rang de ces insatisfactions, ce qu’ils considèrent comme le non respect d’un engagement pris par le chef de l’État. À savoir le maintien d’un dialogue permanent entre les différents syndicats des enseignants et le gouvernement, indique Tousse Jackson, secrétaire général du Seca: « Le président de la République avait instruit un dialogue avec les syndicats d’enseignants, lequel dialogue n’a jamais eu lieu jusqu’à maintenant. Toute l’année 2024 il n’y a pas eu de rencontre, de négociation entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants. »
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Peu d’empressement
S’ils reconnaissent que quelques-unes des revendications ont été à ce jour satisfaites, dont – principalement – le paiement des rappels des avancements, ils dénoncent le peu d’empressement avec lequel le gouvernement traite leur revendication phare : l’adoption du statut de l’enseignant, qui le sortirait – de leur point de vue – de la précarité.
Et pour donner plus de force à leur cause, les membres du Seca invitent désormais les parents d’élèves à se joindre à eux dans cette lutte. Essomba Mbede, membre du Seca, abonde dans ce sens : « Le Seca dit que les parents soutiennent l’action des enseignants. Le statut spécial pour rebooster psychologiquement les enseignants on n’en parle pas du tout. Nous attendons que les parents nous soutiennent s’ils sont d’accord qu’à l’heure actuelle ça ne va pas au niveau de l’éducation ». S’ils n’appellent pas déjà à une nouvelle grève, les membres du Seca ont laissé entendre que la trêve actuelle pourrait bien être rompue. À moins que le gouvernement ne fasse diligence pour l’éviter.
Afrika Stratégies France avec RFI
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