COTE D’IVOIRE : La cherté de la vie mobilise le gouvernement, le porte-parole au-devant des explications
Alors que la pandémie de Covid connaît un léger répit et que la croissance économique reprend, la Côte d’Ivoire fait face, comme la plupart des pays africains, à la cherté de la vie. Une inflation contre laquelle le gouvernement se mobilise et dont Patrick Achi a fait son cheval de bataille. Le chef de l’exécutif multiplie, avec d’autres, des sorties sur le terrain.
Cela n’était pas arrivé dans le pays depuis trop longtemps. Ce 22 février, c’est une forte délégation gouvernementale qui a fait le tour des marchés publics et centres commerciaux de la ville d’Abidjan. Objectif, « constater de visu la situation de la cherté de vie » et, étudier les solutions d’urgence. Instruit par le président de la République, le ministre d’Etat en charge de l’agriculture a mené cette délégation au sein de laquelle se trouvait Amadou Coulibaly. Le ministre de la communication devrait prendre le devant des explications, dans les semaines suivantes, en sa qualité de porte-parole du gouvernement. Avec Souleymane Diarrassouba du commerce et de l’industrie et Sidi Tiémoko Touré des ressources animales et halieutiques, Amadou Coulibaly était aux côtés de Kouassi Kobenan Adjoumani pour cette tournée d’urgence.
Achi prend le devant
Quelques jours après, et parce que le sujet préoccupe le gouvernement au plus haut niveau, Patrick Achi a dû, avec une autre ministre, faire une descente des quartiers populaires. L’épilogue a été capté par une vidéo virale qui a fait le tour des réseaux sociaux où, le chef de l’exécutif est apparu, accompagné de Belmonde Dogo, ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté nommée le 06 avril 2021. « Nous devons maîtriser l’inflation et surtout, accompagner les plus fragiles de notre pays » a promis le Premier ministre qui a instruit les principaux ministères concernés. Un plan de riposte est d’ailleurs à l’étude pour « stabiliser l’inflation« . Le mandat en cours du président Ouattara est placé sous le signe du social et le chef de l’Etat insiste, à chaque occasion, pour que ses ministres se « rapprochent des populations » et surtout, renforcent la politique sociale engagée. Et alors que le gouvernement est au front social, le ministre Amadou Coulibaly, en tant que porte-parole aura, face à l’opinion, un rôle de premier plan.
Le porte-parole du gouvernement sur le terrain
Le ministre ivoirien de la communication est aussi le premier porte-parole du gouvernement. C’est ce qui impose à Amadou Coulibaly une appréhension de la situation et la vulgarisation des dispositions prises par l’exécutif. Avec ses autres collègues, la tournée a connu un itinéraire qui embrasse les grands secteurs commerciaux du pays. Yopougon Zone Industrielle, Cosmos Yopougon, Socofrais Yopougon ou le marché Selmer, la visite de quartiers populaires était la meilleure manière de s’imprégner de la réalité. Et surtout, que l’Etat prenne les dispositions idoines pour « contrôler la fluctuation des prix » pour que les commerçants n’abusent pas d’une situation imposée par la crise sanitaire. C’est aussi à Amadou Coulibaly de sensibiliser les populations aux dispositions prises et aux effets consentis par le gouvernement, dans sa posture de porte-parole. Une tâche dans laquelle il s’est abondamment investi depuis février, d’autant que le président de la République a fait de la lutte contre la pauvreté et de la maitrise de la cherté de vie deux piliers de sa politique.
Une préoccupation pour Ouattara
Il est sans doute vrai que le premier mandat d’Alassane Ouattara a été consacré à la macro-économie. Quoi de plus normal pour un économiste de haute tempe qui a marqué la Banque mondiale et surtout, qui a hérité, en 2011, d’un pays à la croissance négative ? Depuis, une socialisation de la politique gouvernementale a été engagée avec l’ex Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et le grand projet social qui a coûté 734 milliards à l’Etat en 2018. Depuis, le cap est maintenu même si, le panier de la ménagère ne le ressent pas suffisamment. L’avènement de la covid-19 a tôt fait de racler les efforts du gouvernement et accéléré une inflation qui était pourtant maintenue autour de 2%, ce qui était l’une des plus faibles du continent. Alassane Ouattara a insisté auprès de son gouvernement pour qu’une solution soit trouvée, avec un accompagnement de l’Etat notamment pour les plus vulnérables.
En attendant, les signaux restent au vert pour la macro-économie, avec une croissance attendue de 6,5% cette année. Une prouesse en pleine pandémie sanitaire.
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