Les deux pays ont connu un bref coup de froid mais depuis, l’Afrique du sud et la Côte d’Ivoire renouent pour « le meilleur ». Une longue et pompeuse visite d’état d’Alassane Ouattara dans le pays de Nelson Mandela aura duré plusieurs jours pour un retour à Abidjan, enfin… le 30 juillet. Le pays arc-en-ciel qui a longuement soutenu le régime Gbagbo se range du côté du bilatéralisme, pour longtemps. Décryptage !
20 juillet, la délégation qui rallie Abidjan à Prétoria est forte de nombreux ministres et d’hommes d’affaire. Voyage inédit du président ivoirien dans un pays qui, par le passé, avait affiché une certaine proximité avec Laurent Gbagbo. L’accueil de Cyril Ramaphosa est celui des grands jours, le président sud-africain est apparu « heureux et décontracté » selon plusieurs journaux parus dans la foulée. L’invitation officielle ayant précisé qu’il s’agit d’une visite de quatre jours, Alassane Ouattara n’a pas non plus pu se priver de visiter la prison de Robben Island où fut détenu Nelson Mandela. Un périple d’émotion et de ferveur mais aussi de renouement diplomatique avec en ombre de mire, « une fructueuse coopération économique » comme l’a laissé échapper le chef de l’état ivoirien.
Délégation éclectique
Plusieurs ministres dont celui de la communication, en charge des médias et de l’économie numérique étaient du voyage. Amadou Coulibaly a saisi l’occasion pour évaluer ce qui peut être la coopération entre les deux pays en matière de technologie de la communication et de l’information. L’Afrique du sud étant en avant-garde continentale de l’économie numérique, « l’échange d’expérience et de compétences » a été inscrit en tête des priorités du porte-parole du gouvernement. Outre plusieurs dizaines d’opérateurs économiques, Alassane Ouattara portait dans sa valise une florissante délégation ministérielle. Kandia Camara, ministre d’état, Ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la diaspora, Kobenan Kouassi Adjoumani, Ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Fidèle Gboroton Sarassoro, directeur de cabinet du chef de l’état, Abdourhamane Cissé : Secrétaire général de la présidence, Ally Coulibaly, ministre conseiller du Président de la république, Mamadou Sangafowa Coulibaly, ministres des mines, du pétrole et de l’énergie ou encore Amadou Koné : Ministre des transports. Il y avait aussi la présence de chef de l’économie, Adama Coulibaly, de la populaire ministre de la solidarité, Myss Belmmonde Dogo ou encore celui du commerce, de l’industrie, Souleymane Diarrassouba sans oublier de l’équipement, Amédé Kouakou. Cette forte délégation dénote de l’importance stratégique de cette relation qui se renforce. Et les deux chefs d’état semblent résolument viser l’avenir.
Tournés vers l’avenir
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Abidjan et Prétoria sont deux cœurs de l’économie africaine, l’un est le poumon économique de l’Afrique de l’ouest francophone avec 40% du Produit intérieur brut (Pib) régional et l’autre est la puissance continentale. Quoi donc de plus normal que cette visite longtemps attendue des deux côtés prenne immédiatement une forte allure économique ? Le Président de la République, Alassane Ouattara, et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, ont pris part, dans l’après-midi du vendredi 22 juillet 2022, à Pretoria, au Forum des Affaires Afrique du Sud – Côte d’Ivoire, dans le cadre de la visite d’État. Occasion pour des hommes d’affaires des deux bords de discuter de ce qui peut rapprocher davantage leurs pays. De chaque côté, la mobilisation des investisseurs potentiels est remarquable. Ce Forum, placé sous le thème : « accélérer le commerce et l’investissement entre l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire par des partenariats renforcés », a été l’occasion de relever les opportunités d’investissement dans les deux pays.
L’ombre éclipsée de Gbagbo
Les deux chefs d’Etat sont apparus proches, multipliant des rencontres pendant ce séjour. Après l’entretien au Palais de la présidence le 22 juillet, sur les questions internationales, les deux Chefs d’État se sont réjouis de leur parfaite convergence de vues sur plusieurs sujets d’intérêt commun, et de la coopération exemplaire entre la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud, matérialisée par la signature de neuf accords en décembre dernier et de six nouveaux accords portant, notamment, sur le développement social et l’inclusion sociale, la coopération économique et les transports.
Alassane Ouattara, a été élevé, le même jour, par son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, dans l’Ordre de l’Afrique du Sud, la plus haute distinction sud-africaine. Puis suivra un Banquet d’Etat offert en son honneur, dans le cadre de sa visite d’État. Les excellentes relations de coopération entre la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud ainsi que les possibilités de les intensifier et de les diversifier, ont été relevées. Alors que le pays, du temps de la crise paraissait bien en soutien à Laurent Gbagbo, de l’eau semble couler sous le pont. L’ombre de l’ex chef d’état qui multiplie lui aussi des rencontres de rapprochement avec son successeur à Abidjan est éclipsée, un bon signe pour renouer des relations d’avenir. Comme quoi, une belle aventure peut partir d’une mésentente, comme le clame ce proverbe zoulou.
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