Au Gabon, à quelques mois du referendum constitutionnel prévu avant la fin de décembre prochain, la juriste et politiste Marlène Fabienne Essola Efountame a réuni samedi dernier à Libreville plusieurs intellectuels pour une conférence débat sur la citoyenneté gabonaise. En filigrane de cette rencontre, les recommandations du Dialogue national d’avril dernier dont plusieurs remettent en cause la jouissance de la nationalité de certains Gabonais et l’inéligibilité de certains autres du régime déchu.
Avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma
Au Gabon, le Dialogue national a recommandé la limitation d’accès à certaines fonctions selon que l’on soit Gabonais de souche ou Gabonais d’origine. Juriste de formation, Marlène Fabienne Essola Efountame suggère que cette recommandation soit purement et simplement abandonnée. Pour elle, cette conférence débat, vise à attirer l’attention des rédacteurs de la future constitution.
« Le code de la nationalité de la République gabonaise est clair. Selon l’article 3, les Gabonais sont considérés de la même manière. Il n’y a pas de différence entre les Gabonais de souche et les Gabonais d’origine. Je pense que le bon sens voudrait que l’on n’en tienne pas compte du tout ».
Une recommandation particulièrement critiquée
Marlène Fabienne Essola Efountame, auteure du livre « la République c’est moi » paru en juillet 2022, s’insurge aussi contre la recommandation du Dialogue national ayant suggéré l’inéligibilité pendant trois ans des cadres du Parti démocratique gabonais (PDG), l’ancien parti au pouvoir et ses alliés.
« Au nom de quoi, dans un État qui se dit de droit, on va décider de restreindre les droits d’un individu, alors qu’il n’y a aucune condamnation pénale, qu’il serait de nature à avoir en peine complémentaire. Ce serait vraiment attentatoire aux libertés individuelles et aux libertés publiques ».
La conférence s’est achevée sur une volonté de pérenniser le vivre ensemble au Gabon afin de maintenir la cohésion nationale.
Afrika Stratégies France avec RFI