Proche parmi les proches de l’ex-président Alpha Condé renversé par un coup d’Etat il y a trois ans en Guinée, l’ancien ministre de la Défense Mohamed Diané était poursuivi par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) qui l’a reconnu coupable de « détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et corruption d’agents publics » mercredi 18 décembre.
C’est un autre pilier de l’ex-régime d’Alpha Condé qui vient de tomber, deux semaines seulement après la condamnation de l’ancien président de l’Assemblée nationale Amadou Damaro Camara. Ce mercredi 18 décembre, la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) guinéenne a prononcé une lourde peine à l’encontre de l’ancien ministre de la Défense Mohamed Diané qui passait pour l’un des hommes les plus puissants du pays jusqu’au coup d’Etat militaire du 5 septembre 2021.
Reconnu coupable de « détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et corruption d’agents publics », celui-ci a été condamné à cinq ans de prison ferme et à 550 000 euros d’amende comme l’avait réclamé le ministère public dans ses réquisitions. Mais la CRIEF est allé encore plus loin puisque Mohamed Diané écope aussi d’une somme de près de 55 millions d’euros à verser à l’Etat guinéen à titre de dommage et intérêt.
« On lui attribue tous les immeubles de Conakry où il y a un Diané »
Le juge Yacouba Conté a aussi ordonné la confiscation de tous ses biens immobiliers bâtis à Kankan et à Conakry, ainsi que la saisie de tous ses comptes bancaires en devises et en francs guinéens.
Débarqué du ministère de la Défense à la suite du putsch contre le président Alpha Condé, Mohamed Diané est incarcéré à la maison centrale de Conakry depuis mai 2022. La justice l’accusait depuis de s’être constitué un colossal patrimoine immobilier sur le budget de son ministère.
A la suite de cette condamnation, l’avocat de Mohamed Diané, Me Sidiki Bérété, annonce qu’il va faire appel et dénonce des accusations fantaisistes : « S’il a mis un immeuble au nom de quelqu’un, que cette personne se présente et qu’on trouve la phrase qui le prouve. On lui attribue tous les immeubles de Conakry où il y a un Diané, mais il n’est pas le seul Diané de la République. C’est une justice créée par décret au service de la Transition, c’est tout », s’agace celui-ci.
Afrika Stratégies France avec RFI