Mali : entre Assimi Goïta et la Cedeao, toujours un dialogue de sourd
Goodluck Jonathan, le médiateur de l’organisation ouest-africaine, a quitté Bamako sans accord dimanche 20 mars. Les deux parties ne parviennent pas à s’entendre sur la durée de la transition, éloignant la perspective d’une levée des sanctions de la Cedeao sur le Mali.
Sa venue avait suscité de l’espoir. Mais une fois de plus, Goodluck Jonathan, l’émissaire de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a quitté Bamako ce dimanche 20 mars, sans obtenir d’accord avec la junte au pouvoir. Dans un communiqué, le gouvernement malien a insisté sur le fait que durant ces deux jours de pourparlers, il avait fait de nombreuses concessions.
Le régime d’Assimi Goïta affirme avoir proposé trois dates différentes de calendrier de la transition. À l’arrivée de son hôte, le président a soumis une prolongation de trente-six mois puis, face à l’opposition du médiateur de l’organisation ouest-africaine, il s’est finalement ravisé et a proposé un chronogramme de vingt-neuf mois, puis de vingt-quatre.
Bras de fer sur les dates
Mais rien n’y a fait. Une fois de plus, les discussions n’ont accouché d’aucun accord. Au sein de la Cedeao, la majorité des chefs d’État souhaite que des élections soient organisées dans douze mois, pas un jour de plus. « Nous sommes à la fin de la mission à Bamako. Si la question est « sommes-nous tombés d’accord sur une date pour la fin de la transition ? », je réponds tout de suite non », a déclaré dimanche un membre de la délégation de médiation.
Jusqu’où ira ce blocage ? Alors qu’au sortir des Assises nationales de la transition, le 31 décembre 2021, Koulouba avait proposé une prolongation de cinq ans, le gouvernement malien regrette que ses efforts ne soient pas considérés par l’organisation.
« Le gouvernement de la République du Mali a déploré le fait que cette proposition de la Cedeao soit essentiellement électoraliste et ne prenne pas en compte les aspirations légitimes de réformes politiques et institutionnelles exprimées par le peuple malien », a-t-il fait savoir dans son communiqué.
Alors que Goodluck Jonathan doit désormais s’entretenir avec le président en exercice de la Cedeao, le ghanéen Nana Akufo-Addo, pour porter à sa connaissance la nouvelle proposition faite par Koulouba, ce bras de fer qui perdure ne fait que renforcer les difficultés économiques d’un Mali qui vit depuis janvier 2021 sous sanctions économiques de la Cedeao.
Afrika Stratégies France avec Jeune Afrique