Au Kenya, le 23 octobre 2022, un célèbre journaliste pakistanais, Arshad Sharif, était abattu par la police à une quarantaine de kilomètres de Nairobi. Selon la police kényane, son véhicule aurait été confondu à un barrage routier avec un autre véhicule signalé volé. Mais des enquêteurs pakistanais remettent en cause cette version. Dans un rapport remis cette semaine, ils parlent d’un assassinat planifié et ciblé. Cet homme de 49 ans s’était réfugié au Kenya après avoir émis des critiques envers l’armée pakistanaise,
Dans ce document de près de 600 pages, les enquêteurs pakistanais mettent en doute la version de la police kényane. Celle-ci avait plaidé l’« erreur d’identité » , expliquant être à la recherche d’une voiture similaire dans une affaire d’enlèvement d’enfant. Pas crédible estime le rapport, qui suspecte même la police kényane d’avoir été « utilisée comme instrument » dans l’assassinat. Car pour les enquêteurs, il ne s’agit pas d’un simple accident mais bien « d’un assassinat planifié et ciblé ».
Qui ?
Qui en serait le, ou les auteurs ? Pas de réponse à cette question même si les enquêteurs avancent que « des individus au Kenya, à Dubaï, ou au Pakistan pourraient avoir joué un rôle » dans cette disparition, sans pour autant en dire plus. Lors de leur venue à Nairobi, les enquêteurs pakistanais ont interrogé les frères Khurram, qui hébergeaient Arshad Sharif. L’un des deux frères était dans la voiture au moment de la fusillade. Il a expliqué qu’il croyait que le barrage routier avait été monté par des voleurs.
À bout portant
Il dit avoir entendu les coups de feu. Mais ne s’est aperçu de la mort du journaliste qu’une fois arrivé à destination. Or, dans leur rapport, les enquêteurs suggèrent que la balle qui a mortellement blessé Arshad Sharif a été tirée, soit à bout portant, soit depuis l’intérieur du véhicule.
Afrika Stratégies France avec RFI