Au Sénégal, une lettre du directeur de l’administration pénitentiaire à la ministre de la Justice concernant la santé de l’opposant Ousmane Sonko, qui avait entamé le 17 octobre une nouvelle grève de la faim contre sa détention, circule sur les réseaux sociaux. Le procureur de la République a annoncé l’ouverture d’une enquête pour identifier l’origine de la fuite de ce texte dans lequel l’état du leader du Pastef y est décrit comme nécessitant un « maintien en service de réanimation ».
Avec notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff
Au Sénégal, le feuilleton médical autour de la santé de l’opposant Ousmane Sonko se poursuit, avec la diffusion le 26 octobre 2023 sur les réseaux sociaux d’une lettre du directeur de l’administration pénitentiaire à la ministre de la Justice qui alerte sur l’état de santé du leader du parti Pastef.
La réponse ne s’est pas faite attendre : le procureur de la République annonce l’ouverture d’une enquête pour identifier l’origine de cette fuite.
Urgent: Communiqué du Procureur de la République près le Tribunal Hors Classe de Dakar#Senegal#kebetu #Justice pic.twitter.com/1VdGFl8Og8
— Ministère de la Justice du Sénégal (@minjust_sn) October 26, 2023
Violation des droits du détenu, mais aussi de la protection des données à caractère personnel : voilà les deux motifs retenus par le procureur de la République pour justifier l’ouverture d’une enquête visant à identifier les auteurs de cette fuite.
Il faut dire que le courrier du directeur de l’administration pénitentiaire, daté de mardi 24 octobre, offre des détails assez alarmants sur l’état de santé de l’opposant numéro 1 du pays : « fièvre de 40 degrés » avec « vomissements » et « perte de connaissance ayant nécessité des soins de réanimation » détaille le directeur de l’administration pénitentiaire dans ce courrier adressé à Aissata Tall Sall.
Le colonel Abdoulaye Diagne explique aussi qu’Ousmane Sonko « tient des propos délirants et incohérents » et que son état de santé nécessite son « maintien en service de réanimation ».
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Depuis hier, ces détails n’ont cessé de circuler sur les réseaux sociaux et sont également dans toute la presse ce vendredi matin.
Des informations qui soulèvent des questions juridiques alors que, depuis 2008, une loi punit la violation des données personnelles.
Mais elle soulève aussi des questions sur la communication politique : depuis le 23 octobre et l’alerte lancée par les avocats d’Ousmane Sonko sur son état de santé, l’administration pénitentiaire était restée silencieuse face aux demandes des médias d’avoir un bulletin de santé officiel.
Afrika Stratégies France avec RFI