Les forces paramilitaires du général Hemedti et l’armée soudanaise ont annoncé ce dimanche 30 avril la prolongation pour 72h du cessez-le-feu qui devait expirer à minuit. La trêve, déjà supposée être en vigueur depuis trois jours, n’a pas vraiment été respectée.
Car à chaque nouvelle annonce de trêve, le même scénario se répète : les violences ne s’arrêtent jamais complètement. Ce dimanche encore, des témoins ont rapporté à l’AFP des combats entre FSR et militaires soudanais, notamment près du quartier général de l’armée à Khartoum. Des frappes aériennes ont également été signalées à Omdourman, en banlieue nord de la capitale.
En parallèle, l’armée soudanaise fait état de « pillages en continu » visant des banques, des commerces et des habitations. La police procède à des opérations de ratissage à Khartoum, indique encore à l’armée. Celle-ci accuse par ailleurs les FSR d’avoir transformé l’hôpital du Nil oriental « en une caserne militaire lourdement armée » et d’en avoir fait un « centre de commandement pour les opérations », en évacuant des patients.
Huit tonnes d’aide humanitaire
Un premier avion chargé de huit tonnes d’aide et qui devrait permettre de soigner 1 500 personnes a atterri dimanche à Port-Soudan, à 850 km à l’est de Khartoum, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). La guerre a fait 528 morts et 4 599 blessés, selon des chiffres officiels largement sous-évalués. D’après l’ONU, 75 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. Au moins 20 000 ont fui vers le Tchad, et des milliers d’autres vers le Soudan du Sud, l’Éthiopie et la Centrafrique. Au total, jusqu’à 270 000 personnes pourraient fuir les combats qui touchent 12 des 18 États de ce pays de 45 millions d’habitants.
Sur le front diplomatique, le ministre saoudien des Affaires étrangères Fayçal ben Farhane a reçu ce dimanche un émissaire du général Abdel Fattah al-Burhane. Et l’Égypte voisine a appelé à une réunion de la Ligue arabe lundi pour « discuter du Soudan ». Face à une situation « sans précédent » au Soudan, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a décidé pour sa part d’envoyer « immédiatement » dans la région son responsable pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths.
Afrika Stratégies France avec RFI