TOGO : « Sans masque », Faure a préféré Lawson, Dussey et Yark
La rencontre Macron-Gnassingbé a eu lieu en milieu de journée comme prévu. Suivie d’un déjeuner. Si certains membres du gouvernement ont fait les pieds et les mains pour y être, Faure Gnassingbé n’a choisi, au dernier moment que Yark Damehane, Robert Dussey et Cina Lawson. De son côté, le locataire de l’Elysée, un peu gêné par le nonport de masque par l’hôte, s’est contenté de son chef d’Etat major particulier, son conseiller Afrique et l’ambassadrice de France à Lomé. Gilbert Bawara devrait se contenter, il aurait le déjeuner, d’un point de presse en aval.
Contrairement à une annonce faite plus tôt par Afrika Stratégies France, un déjeuner a finalement suivi la rencontre. Comme prévu par le protocole de l’organisation, chacun des deux chefs d’Etat devrait être avec trois de ses hommes. Au sein de la délégation togolaise, ils se battaient pour être dans le « sélect Graal ». A l’exception de Sandra Johnon, qui devrait continuer à faire le point des nombreuses audiences du président togolais, tout le monde voulait savourer, un court instant la gastronomie française aux côtés de deux chefs d’Etat. Et connaissant les siens, Faure Gnassingbé a attendu le dernier pour choisir. D’ailleurs jusqu’à ce matin, aucun nom ne figurait au programme, laissant à chacun le droit de rêver.
Trois ministres de chaque côté
Après la demie heure à peine de tête à tête, les deux hôtes ont été rejoints par trois personnes de chaque côté. Côté France, Franck Paris, principal artisan de cette visite avec Jean-Yves Ledrian et leur ami commun Robert Dussey. Au conseiller Afrique de l’Elysée, se sont joints deux autres personnalités, Jocelyne Caballero qui représente Paris à Lomé et le chef d’Etat major particulier de Macron, le toulonnais Jean-Philippe Rolland, l’amiral qui est à ce poste stratégique depuis le 1er août dernier. A l’exception de Sandra Johnson qui devrait s’occuper de faire le point des nombreuses audiences, tous les autres ministres se battaient pour être à la table d’honneur. C’est au dernier moment que le président togolais a annoncé ses choix, inconnu sur programme jusqu’à ce vendredi matin. Aux côtés du ministre des affaires étrangères dont la présence était évidente, Cina Lawson, la ministre de l’économie numérique et Yark Damehane, le général-ministre de la sécurité du Togo. Pourtant, un présumé puissant ministre s’est battu pour que les deux porte-paroles du gouvernement togolais soient laissés sur le carreau.
Les porte-paroles écartés au dernier moment
Les deux portes paroles du gouvernement togolais qui devraient être de la délégation ont été cartés au dernier moment. Ni Akodah Ayewouadan, ministre de la communication et principale porte-parole, ni même Christian Trimua. Le premier s’est retrouvé dans une mission improvisée à Atakpamé. Le second qui devait faire le tour des médias n’a pu faire le déplacement. Pourtant, jusqu’au dernier moment, le ministre togolais de la communication était attendu, mais les « mouchardises » de conflits de leadership ont fait qu’il n’est pas finalement venu à Lomé. La guerre des influences a pris le dessus, un autre non moins influent, Gilbert Bawara a tenu à s’occuper de la conférence de presse en aval qui a d’ailleurs lieu ce vendredi soir même à Paris. Les égos et les guerres de personnes ont vite pris le dessus d’une visite dont chacun a voulu s’attribuer la tenue. La société 35° Nord qui devrait gérer la communication de fond en comble a été mise au restreint. D’autres collaborateurs de Lomé II se sont rempli les poches pour « entretenir des réseaux » souvent virtuels. Car même dans l’hexagone, la mesquinerie tropicale a la tête dure.
Le président togolais qui a longtemps attendu ce voyage doit bien évidemment mieux se sentir. Il quittera très rapidement la capitale française, dans les prochaines heures. Il gagnerait en repartir, bien masqué, car en 24 heures, son pays a enregistré 148 nouveaux cas.
MAX-SAVI Carmel, Afrika Stratégies France